Robots sexuels : la femme est-elle devenue obsolète ?

Ces robots sexuels sont personnalisables avec une centaine d’options différentes pour chaque partie du corps. Vous pouvez choisir la couleur, la taille et la forme des cheveux, des yeux, de la bouche, des seins, des tétons, des fesses, des lèvres vaginales, etc. La femme 2.0 est plus customisable qu’une voiture.

Tous les détails sur le visage, les imperfections naturelles sont absents. On observe aussi une absence totale de mouvements naturels dans la manière dont la femme robot bouge la tête, les yeux ou la bouche. Et en plus de cela, un bruit de moteur est présent à chaque mouvement du robot sexuel ce qui renforce cette image artificielle de machine et non naturelle d’un être humain. Le seul point réaliste réside dans une fonction qui donne la même température corporelle au mannequin que celle d’un être humain. J’attribuerai donc la note de 1/10 à la ressemblance physique, car seule la silhouette du robot ressemble à une personne. Pour tout le reste, c’est complétement loin du réalisme. C’est juste une poupée Barbie grandeur nature, mais d’une valeur de 11 000€.

Le robot sexuel dispose d’une intelligence artificielle. Mais il serait plus approprié de parler de mémoire artificielle, car une IA est incapable de réfléchir. C’est uniquement un programme disposant d’un registre avec une quantité de procédures plus ou moins grandes. Plus le registre est grand, plus le programme donne l’illusion d’être intelligent. Mais en réalité, une IA est incapable de ressortir une information ou d’entreprendre une action que son concepteur ne lui a pas programmé. Il n’y a pas plus stupide que l’intelligence artificielle.

Cet androïde sexuel 2023 estampillé IA en est d’une stupidité abyssale, tout simplement car son registre de réponses est limité et fait face à un être humain qui lui a une capacité illimitée d’interactions. Donc pour la note concernant l’IA, je lui donne 0/10.

Par ailleurs, quand vous savez comment fonctionne l’IA, il faut vraiment être bête pour vouloir faire la conversation à un programme. Et l’ironie du sort, c’est que le client qui pense faire la conversation avec une femme, se retrouve en réalité à faire la conversation avec son programmeur qui est très certainement un homme.

Intéressons-nous à la performance sexuelle de la femme androïde. D’après les extraits vidéos présentant ces robots, seule sa bouche est capable de pomper. Je dis bien pomper et non sucer, car elle est incapable d’utiliser sa langue, ses lèvres ou ses mains. Sa bouche ressemble plus à une trayeuse à vache. Concernant ses compétences manuelles, elle est dans l’incapacité de branler. Et enfin, pour la pénétration vaginale ou anale, l’androïde sexuel est toute aussi inactif. Le mannequin synthétique s’apparente plus à une étoile de mer qu’à une Femme Fatale.

Pour compenser cette absence de performance, les concepteurs ont toutefois programmé des phrases à l’androïde pour flatter l’égo de son partenaire. J’attribuerai donc la performance du robot sexuel à 1/10.

Une éthique à double face

Côté éthique, le robot dispose d’un système de consentement qui, bien entendu, a été programmé pour être facilité. Cependant, l’éthique rencontre très vite ses limites et certains fabricants n’hésitent pas à commercialiser des robots sexuels à l’apparence d’enfants. Bien que ce soient des machines, cela reflète une simulation de pédophilie, au même titre que certains films pornos mettant en avant des femmes adultes déguisées en petites filles de 10 ans. Faire du commerce sur la sexualisation des enfants, c’est être favorable à la pédophilie et promouvoir un acte délictueux. Donc d’un point de vue morale, je trouve que la commercialisation de modèles ressemblant à des enfants devrait être interdite.

Que dit la législation française ?

La législation française condamne (par cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende) « le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d’enregistrer ou de transmettre l’image ou la représentation d’un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique ». Mais un objet, tel qu’un robot sexuel d’une enfant, n’est ni une image, ni une représentation. Il y a donc un vide juridique à ce sujet, et aucune interdiction ni condamnation ne sont possibles actuellement pour lutter contre cette nouvelle dérive.

Les hommes qui ont peur d’être jugés

Ces hommes ont peur du jugement des femmes sur leur absence de performance sexuelle. Par conséquent, les robots permettent au client de ne pas se remettre en question et de n’entendre que des compliments sans aucune critique. Ils offrent une illusion pour ceux qui refusent d’affronter la réalité.

Les hommes en situation de misère sexuelle

Ces hommes, n’arrivant pas à accéder à des partenaires pour assouvir les désirs, seront probablement tentés de faire appel à cette solution de dernier recours pour répondre à un désespoir.

Les hommes souhaitant assouvir des déviances

Cette catégorie d’hommes va prendre des robots sexuels pour assouvir leur fantasme de pédophilie, de viol, de torture, ou de toute autre déviance. Alors certains disent, oui mais c’est mieux qu’ils le fassent sur un robot qu’une vraie personne. Sauf qu’on n’atténue pas un mal en le stimulant et le développant. Cela va simplement créer plus d’individus déconnectés de la réalité et qui vont devenir potentiellement des dangers s’ils s’orientent à nouveau vers des vraies femmes.

Les robots sexuels sont encore très loin d’égaler le réalisme d’une vraie femme aussi bien sur le plan physique, intellectuel et performance sexuelle. Les vraies femmes ou les professionnelles du sexe ne sont donc pas prêtes d’être remplacées.